Assise dans une grande voiture noire, se tenait notre jeune Senhime. Elle regardait le paysage défiler par la fenêtre. Il faisait beau, le soleil avait atteint son zénith et la grande rue sur laquelle roulait le véhicule semblait interminable. La jeune femme se sentait bien prise entre les deux colosses qui étaient assis de chaque côté d’elle. Cela faisait maintenant deux bonnes heures que la nipponne était dans cette position inconfortable. Seny lançait des regards à la Geisha supérieur, tentant de la convaincre de ne pas la mettre à la rue. Elle ne connaissait rien de la vie en dehors de l’Okiya. Ce fût à cette pensée qu'une peur envahie totalement la jeune femme, la peur de l'inconnu. Senhime serait totalement seule ? Elle laissait derrière son enfance, sa famille, ses amis, Yuki~kun. Toutefois, il fallait garder en tête que son cher ami la rejoindre quelques temps plus tard. Évidemment elle se mettrait à sa recherche. Sen’ attrapa le pendentif à son coup. Cet objet représentait beaucoup à ses yeux. Cela représentait sa famille Geisha et l’Okiya, tout ce dont elle avait vécu depuis sa tendre enfance. Senhime ferma doucement les yeux et inspira un bon coup. Il ne fallait surtout pas flancher, il fallait garder la tête haute et réussir à se débrouiller. Non. Seny n’y arriverait pas. Justement, elle leva les yeux vers la grande Geisha. Elle ne la regardait plus et pointa une direction. Senhime se pencha au dessus d’un homme et observa dans la direction pointée. De grandes tours se dressèrent devant elle. Seny en fût totalement surprise. La nipponne n’avait jamais rien vu d’aussi grand. La jeune femme ne voulait plus sortir de cette voiture. Elle se cala dans le siège arrière et pria dieu qu’il la laisse revenir. Après quelques minutes encore de route, le véhicule s’immobilisa. Ça y était, Senhime allait être mise à la rue. Les portes s’ouvrirent et un des hommes attrapa son bras et la sortie de force – ce qui arracha un petit cri de surprise à la jeune femme. –

Les hommes ne répondirent rien et la trainèrent à leur côté et celle d’Okasan. Seny sentit les larmes lui monter aux yeux et une boule se formait lentement dans sa gorge. Elle ne voulait pas s’en aller. La jeune femme regarda rapidement les alentours. Tout semblait si nouveau, différent. Un monde totalement inconnu à ses yeux. Elle se sentait mal et peu en sécurité. Sen’ attrapa encore le collier. Oneigai Kami-sama ~ Alors, la dame se tourna dans sa direction et l’homme relâcha son bras. Senhime se jeta complètement vers la maitresse de maison et attrapa ses épaules.

Elle la repoussa légèrement et entra dans la voiture. La dame ne regardait plus la jeune femme. Elle l’ignorait. C’était tellement un geste cruel aux yeux de Seny. Celle-ci s’approcha de la voiture, les forces la quittèrent totalement. Le véhicule s’éloigna lentement – ce qui parût une éternité pour la jeune femme abandonnée. – et disparut enfin. Les jambes de Senhime ne la tenaient plus debout, elle se laissa donc tomber sur les genous, le regard fixe. Il était trop tard pour s’appuyer sur son sort. Il fallait trouver un toit ou dormir. Aussi, il fallait manger… La jeune femme se leva donc d’un pas déterminé et s’enfonça dans la grande ville nipponne.

Bien que le temps fût chaud, le ciel se couvrit rapidement, ne laissant comme vu que de gros nuages. Senhime marchait depuis déjà une bonne heure dans les grandes rues de Tokyo. Elle regardait les Tokyoïtes d’un regard intrigué. Il ne ressemblait aucunement à ce qu’elle avait connu, là-bas à Kyoto. Leurs habillements, les couleurs, la ville entière, tout était différent. Aussi, il y avait pleins de choses non-identifiés pour Seny. Heureusement que les seuls vêtements qu’elle avait obtenu passait légèrement inaperçu – une grande robe noir avec des petits souliers ballerines blancs. – C’était plutôt inapproprié pour une journée comme celle-ci, mais aucunement tape-à-l’œil. Seny marchait le long des murs, évitant des passants, n’aimant pas le contact coincé entre deux individus. Il y avait tellement de monde, c’était facile de se perdre. En plus, lorsque la jeune femme levait les yeux, c’était que des gros gratte-ciel qu’elle voyait. Adieu, la belle nature, les fleurs, le ciel d’un bleu clair. Il fallait tout mettre ça de côté.

Trop perdue dans ses pensées, la petite geisha arriva dans un quartier des plus bondés. Il grouillait de monde qui sortait de toutes sortes de boutiques, sacs en main. Seny s’approcha d’une vitrine et observa ce qui était derrière la vitre. Des objets qu’elle ne connaissait pas. Cela était petit et compacte. Tout le monde semblait en posséder un. Justement, un jeune homme passa près d’elle et une petite musique retentit. La jeune femme sursauta et se retourna dans la direction du bruit. Le garçon en question ouvrait l’objet qu’elle venait de voir et parlait dedans. Cela ressemblait drôlement à un téléphone, mais plus petit. Elle en avait déjà vu, mais de loin. Senhime reposa son regard vers la vitre. Elle en voulait un aussi. Comme ça, elle pourrait rejoindre Yuki~kun. Cependant, il fallait payer. Elle n’avait aucun argent sur elle. Seny baissa la tête et continua son chemin. Cependant, trop coincée entre deux passants, elle lutta faiblement quelqu’un. Sen’ releva lentement les yeux vers la personne en question et baissa la tête.

Elle s’inclina faiblement, puis posa derechef son regard sur cette personne. Espérons qu'elle ne soit pas tombée sur quelqu'un de mauvais...

Senhime ne savait certainement pas y faire avec les étrangers. Bien entendu, la courtoisie avant tout, c’était ce qu’elle connaissait, mais lorsqu’il fallait engager la conversation, ça se compliquait grandement. En voilà, une raison de son abandon par ses chefs; supposément qu’elle ne savait aucunement servir les clients. Quand on était une Geisha, le devoir était de bien assister les visiteurs. Toutefois, pour la jeune femme, ceci était tout simplement une chose impossible à faire. Lorsqu’on se retrouve seule avec un homme dont on ne connaît rien du tout, ça pose problème. Seny avait peur de ses personnes. Souvent, ils venaient pour boire et les Geisha devaient danser et faire la cérémonie du thé devant eux. Ensuite, elles servaient comme hôtesse, mais quand on est dans l’impossibilité de faire son travail, les dirigeants deviennent moins compréhensifs. La jeune femme se disait que sûrement ils en avaient assez d’offrir un toit à une personne qui n’était même pas capable de remplir leur demande. Bien évidemment, on lui avait dit qu’elle devait le faire pour son père, n’ayant pas remboursé ses dettes. Toutefois, comment faire cela, n’ayant aucun souvenir de son géniteur. Il était gentil ou mauvais ? Pourquoi avait-il ses dettes ? Sen’ n’avait aucune raison valable pour travailler à sa place. Oui, c’était son père, il lui avait en quelque sorte donné la vie, mais s’il s’avérait quelqu’un de méchant. Ça ne donnerait rien de bon de l’aider. Aussi, Senhime ne pouvait s’ouvrir facilement et permettre à n’importe qui de profiter d’elle, elle ne pouvait pas répondre aux exigences de la maison.

Tout ceci lui avait voulu sa maison, sa famille, ses seuls proches. Sauf qu’on ne pourrait pas dire que la nipponne n’avait fait aucun effort. Elle avait tout fait pour prendre assurance et réussir à vaincre sa timidité, mais ceci n’est pas chose facile. Nous sommes comme nous sommes et changer devient une sorte de grand défi. Pour le moment, Seny se trouvait pas en position de le réussir. Elle avait besoin d’appui, mais n’en possédait presque qu’aucun. Bien sûr, les gens dans l’Okiya était parfois gentil avec elle, mais sinon la plus part du temps, elle était ignorée. En quelque sorte, c’était chacun pour soit. On faisait tout pour s’en sortir comme on le pouvait. Il faut dire que Senhime n’a jamais abandonné et c’est grâce à ceci qu’elle se retrouvait au point ou elle en était. Tout ça pour en venir au fait, que la jeune femme était pas la meilleure avec les inconnus comme celui qu’elle venait tout juste de bousculer. Levant de nouveau le visage, la jeune femme observa l’homme qui se dressait devant elle. Il semblait être une personne à son affaire et plutôt sérieux, du moins à la première impression. Cependant, lorsqu’il lui dit que ce n’était rien, son regard sembla changer. C’était peut-être une impression, mais il s’adoucit. Ce fût là que la nipponne eut l’idée de peut-être lui demander de l’aide. Elle se sentait décidée à lui adresser de nouveau la parole, mais les mots n’arrivaient pas à franchir le bout de ses lèvres. Senhime se sentait totalement statufiée.

Ce fût justement là que le jeune homme reprit son chemin. Sa chance, elle la voyait s’envoler en fumer. Encore une fois, sa timidité l’avait empêché de réussir. C’était toujours la même chose, à croire qu’elle s’habituerait un jour. Pourtant, cette fois, Seny ne se sentait assurément pas fière d’elle, alors là, du tout. C’était la chance. Il ne semblait pas mauvais et aurait peut-être aidé une jeune femme en détresse… Enfin, il était trop tard maintenant, il devait être bien loin derrière. Senhime attrapa de nouveau le pendentif dans ses mains. Garder courage, c’était ce qui lui restait. Elle releva la tête, mais soudainement, la voix entendue précédemment, celle du jeune homme, se refit entendre. La japonaise se retourna rapidement dans sa direction. Le garçon en question lui demandait si elle était perdue. Ah ! Finalement, la chance tournait ! Un sourire s’afficha instantanément sur le visage frêle de Sen’. Ça avait été plus fort qu’elle. Cela faisait des heures qu’elle marchait et c’était le premier à le remarquer. La jeune femme sentit un point au cœur, heureuse de se qui venait de se produire – aussi minime cette situation soit-elle. – Maintenant, il fallait passer au dessus de son anxiété et lui parler. Une, deux, trois, la jeune femme prit la parole.

C’était plutôt difficile. Elle devait se motiver à le faire. Sinon, elle le regretterait encore plus. Déjà une fois, maintenant une nouvelle chance de réussir se présentait à la jeune femme, il n'était pas le temps de reculer. Il fallait faire face au problème et le résoudre. Seny plongea finalement son regard dans le sien et prit une bonne respiration.

La nipponne avait lancé ses mots d’un coup et d'une voix plutôt nerveuse. Elle savait que si elle aurait eu le malheur de s’arrêter, il aurait été trop tard et sa timidité aurait reprit le dessus. Cependant, Seny souhaitait qu’il avait reçu le message dans se qu’elle avait dit et n’avait pas paru trop étrange. Oui, demander dans quelle ville, elle pouvait bien se retrouver, cela semblait plutôt douteux, ou du moins incontestablement bizarre. Toutefois, elle ne regrettait rien. S’il lui affirmait qu’elle avait l’air égarée, assurément qu’il l’aiderait, nee ?

C’était déjà un grand pas de fait pour Senhime. Grâce à ses efforts, elle avait réussit à trouver de l’aide et engager une conversation avec un jeune homme inconnu – une chose plutôt rare pour tout vous dire. – La nipponne se sentait déjà un peu plus en confiance. Jamais auparavant, elle aurait placé autant de mots dans une même phrase, voire même faire plusieurs phrases. Avant, quand le stress s’installait, il n’y avait plus aucune chance de le combattre, maintenant, elle avait en quelque sorte réussit. Du moins, c’était sûrement le fait d’être perdu dans une immense ville et son instinct de survie qui la faisait agir ainsi – un instinct de survie pour un milieu urbain, étrange, bref. - Aussi, le jeune homme ne lui avait aucunement paru antipathique depuis qu’elle l’avait abordé avec une simple petite excuse. Seny pouvait être contente que la chance l’accompagne cette fois. Il y avait eu temps de malheur avant, il était temps qu’elle profite des bonnes choses, nee ? Enfin, Senhime releva lentement son regard et observa discrètement le jeune homme. Il était bel homme, à vrai dire et Seny n’avait jamais vu des garçons dans son genre. La plus part de ceux qu’elle avait le moindrement connu étaient des vieux, ou encore des hommes d’affaire avec le regard plutôt noir et malsain. La jeune femme frissonna à cette idée, revoyant légèrement des images dans sa tête. Finalement quitter l’Okiya n’était pas une si mauvaise chose, certes il y avait sa nouvelle famille et des gens qu’elle appréciait, mais là-bas, une mauvaise aura planait autour de la maison des Geisha. Que dire de ses anciens chefs… Ils étaient des personnes méchantes et froides qui souhaitaient que tous puisse se plier sous leur ordre. Non, plus elle le pensait, il valait mieux en être éloigné.

La voix du garçon la fit sortir de ses songes – aussi lointain soit-il. – Elle posa son regard sur lui et fronça légèrement les sourcils. Elle se retrouvait dans la grande capitale du Japon ? Seny en avait déjà entendu parler par les Geishas de l’Okiya, mais jamais elle n’était venue. Tout ce qu’elle savait au sujet de cette grande ville nipponne, c’était sa réputation. Les femmes de son ancienne maison en apprenaient souvent des hommes qu’elle servait et le soir, elles se racontaient les ragots. Il arrivait à Senhime de les écouter attentivement pour en savoir plus sur le monde à son tour, mais la jeune femme ne s’était pas imaginer que cette ville serait si imposante et effrayante. Les gens qui vivaient ici devaient avoir une capacité d’adaptation folle pour s’y retrouver dans un si grand endroit. Seny comprenait mieux pourquoi tout semblait si différent et hors d’atteinte. Bien évidemment, elle avait déjà rêvé de venir y jeter un œil, mais aucunement de cette façon. La jeune femme releva les yeux vers le japonais qui venait de reprendre parole. Il voulait la ramener chez elle ? C’était maintenant impossible. Devait-elle lui dire ? Il serait normal de répondre à sa question. De toute façon, visiblement, il essayait vraiment de l’aider, donc Senhime reprit encore la parole, toujours de façon hésitante.

Dit-elle faiblement. Seny baissa hâtivement la tête, sentant les larmes lui monter aux yeux. À toute les fois qu’elle repensait au fait qu’elle se soit fait jeter dans la rue comme ça, cela la rendait malheureuse. Néamoins, elle regrettait de moins en moins d’en être partie. C'était lorsque Senhime se rappelait des bons moments qu’il y eut, que ça lui créait une boule dans la gorge. Une petite larme perla au coin de sa joue et ne voulant pas que ceci paraisse, elle essuya rapidement. Sen’ ne voulait pas embarrasser le jeune homme de ses larmes et de ses problèmes. La jeune nipponne tenta de faire disparaître toute trace de tristesse dans son visage et écouta de nouveau ce qu’avait à dire son interlocuteur. Il souhaitait se rendre dans un endroit plus calme. Ce n’était pas une mauvaise idée à vrai dire. Senhime commençait à se sentir un peu coincé parmi la foule. Elle se m’y a le suivre sans dire aucun mot. Il semblait prendre soin que personne ne la heurte. Seny eut encore ce coup au cœur. C’était un des premières fois qu’une personne prenait en quelque sorte soin d’elle. Cela lui faisait horriblement chaud au cœur et la rendait vraiment heureuse. Une fois qu’elle atteignit le coin plus calme, elle releva les yeux vers le jeune homme. Devait-elle tout lui expliquer ? Senhime n’en savait rien. Dans un sens, la jeune femme avait toujours détesté embarrasser les gens de ses problèmes. Lorsque quelqu’un n’allait pas à l’Okiya, c’était elle qui était présente à les écouter et leur remonter le moral. Elle baissa aussitôt les yeux, ne sachant plus trop quoi faire ou quoi dire. Seny posa son regard dans celui du jeune homme et lança faiblement un;

Elle le remerciait bien évidemment de l’avoir remarqué et d’être venu vers elle. Dans un sens, Seny se sentait déjà plus en sécurité avec quelqu’un auprès d’elle. Cette ville semblait soudainement moins imposante qu’elle l’avait été…

Senhime ne savait plus trop ce qu’elle devait faire ou dire. Elle restait plantée là à lui lancer des petits regards. Encore une fois, la jeune femme ne voulait pas s’imposer et avoir l’air de profiter de sa gentillesse. De plus, que pouvait-il faire de plus ? Selon elle, il avait déjà fait beaucoup. C’était peut-être minime, mais pour la nipponne s’était tout autre chose. Maintenant, elle savait dans quel endroit, elle se retrouvait et il lui avait offert de retrouver son chez-soi. Cependant, n’en ayant plus, il était difficile pour lui de faire plus. Du moins, dans la tête de la jeune femme, ça restait une chose improbable. Pas que la jeune femme doutait de sa gentillesse ou quoi que ce soit d’autre. C’était juste une inconnue perdue à ses yeux, nee ? Bah, c’était ce qu’elle pensait en tout cas. Seny détestait plus que tout d’avoir l’air d’un fardeau. Depuis toute jeune, c’était toujours elle qui venait au secours des autres et jamais le contraire. Là-bas, elle mettait la faute sur son dos pour couvrir ses amis et faisait absolument tout pour que les autres soient protégés. Toutefois, ce n’était en aucun cas le contraire. La protection de quelqu’un, elle ne l’avait jamais eu. Peut-être d’un de ses amis, mais ça avait été juste une fois. D’ailleurs, la nipponne ne désirait pas se souvenir de ce jour. Cependant, Senhime ne put s’empêcher de regarder l’homme en face d’elle. Qu’elle le voulait ou non, il avait fait gros pour elle. Juste lui avoir proposé de l’aide, c’était énorme pour la jeune femme. Bref, Seny devait peut-être se débrouiller à partir de maintenant ? Juste un petit moment, se sentir un minimum importante pour quelqu’un, ça lui avait fait chaud au cœur. Alors qu’elle venait tout juste de se résigner à partir, le jeune homme lui fit une des propositions des plus étonnantes.

Il souhaitait qu’elle reste chez lui pour au moins ce soir. Senhime s’attrapa aussitôt la poitrine. Encore ce sentiment. Le garçon en face d’elle voulait vraiment encore l’aider. Seny se sentit soudainement encore plus heureuse. Un toit. Pour ce soir. Ces mots repassaient encore et encore dans son esprit. Elle n’arrivait juste pas à croire ce qu’il venait de dire. C’était un rêve peut-être ? Toute fois, il n’y avait pas quoi faire un plat. N’importe qui dans la rue aurait sûrement répondu aussitôt un gros « oui », sauf que la jeune femme hésitait légèrement. Non pas à cause de certaines idées que les gens auraient pu se faire au sujet de l’invitation d’un garçon auprès de la fille, à propos de venir chez lui. Ce n’était pas ça. Senhime repensait à ses idées précédentes. Le fait d’être un fardeau et tout. Malgré cela, Seny n’avait plus rien à perdre. Aussi, au fond d’elle, la jeune femme voulait accepter. Elle ne souhaitait aucunement passé la nuit ici, dans cette grande ville. Surtout qu’on ne pouvait pas savoir quel genre de type trainait dans les rues la nuit. Senhime baissa la tête et reposa finalement son regard dans le sien.

La jeune femme s’était emballée. Elle voulait à tout prix qu’il comprenne qu’elle ne profitait pas de sa gentillesse, au contraire qu’elle la chérissait. Du plus, Seny ne pouvait s’empêcher de lui proposer son aide pour certaines tâches. Elle n’avait absolument rien à lui proposer en retour qu’à part ses services. Un sourire s’afficha de nouveau sur son visage angélique et son regard sembla s’illuminer. Et puis, le garçon lui demanda son nom et se présenta. Murasaki Hayato. C’était donc le nom de son sauveur. Senhime était complètement heureuse. Elle se rapprocha un peu plus de lui. Seny semblait déjà s’extérioriser face à lui. C’était tout un record. Auparavant, ça restait une chose difficile de s’approcher des autres et faire la conversation, mais tout semblait facile avec ce Murasaki. Elle prit une voix enjouée et lui répondit.

Affirma-t-elle. Elle ne déroba pas son regard de celui de Murasaki-san. Elle se sentait plus que combler maintenant. Elle leva les yeux au ciel. Il semblait se couvrir plutôt rapidement. Senhime ramena son attention vers lui.

Dit-elle sans perdre sa bonne humeur. La jeune femme avait toujours adoré les saisons de pluie à Kyoto. Elle trouvait que les fleurs devenaient toujours plus jolies après une bonne pluie…

Finalement, la situation avait passé du pire à beaucoup mieux. Senhime aurait cru finir ses jours très bientôt si Murasaki-san ne serait pas arrivé. En y repensant bien, qu’est-ce que la jeune femme aurait pu faire sans son aide ? Bon, d’accord, elle aurait pu demander du soutien à quelqu’un d’autre, mais encore là c’était le jeune homme qui était venu vers elle. S’il ne serait pas revenu et aurait continuer son chemin - même si Seny avait horriblement besoin d’aide - la nipponne n’aurait jamais été vers lui du premier coup. Il fallait le dire, c’était aux autres de faire les premiers pas avec la jeune femme. Sen’ était démesurément peu à l’aise avec les inconnus, elle n’aurait pas eut la force de combattre sa gêne sur le moment. C’était Murasaki qui avait réussi à ce qu’elle casse sa coquille et prenne son courage à deux mains. Elle avait vu que quelqu’un d’aimable l’aiderait, donc c’était grâce à ça que Senhime eut le courage de lui faire part de ses problèmes. Enfin, maintenant, elle se sentait de plus en plus à l’aise avec ce jeune homme. De plus, il venait tout juste de la rassurer qu’elle ne fût aucunement un poids pour lui – ce qui rendait Senhime moins réticente à l’idée de venir chez lui pour ce soir. - Elle se plongea rapidement dans ses pensées. La jeune femme se demandait bien ce qu’elle pourrait faire à manger pour le repas. Certes, elle ne manquait pas d’idée, mais il fallait connaître les ingrédients avant de prévoir ce qu’on devait faire. Bref, il n’y avait aucun stress à avoir là-dessus, Seny se débrouillait excessivement bien dans l’art culinaire. À l’Okiya, chacun devait avoir leurs tâches. Senhime se chargeait de la cuisine et la vaisselle. Donc, à cuisiner presque tous les jours, on devient plutôt bonne !

Seny sortit rapidement de ses songes, entendant la voix du jeune homme qui disait qu’il ne valait mieux pas tarder. C’était vrai, le ciel semblait noircir de plus en plus. Il allait sûrement abondamment pleuvoir pour avoir une si grande densité de nuages noirs. Toutefois, cela n’impressionnait aucunement la jeune femme – du moins pour l’instant -. La pluie, elle n’en avait pas peur, c’était ce qui suivait parfois qu’elle détestait. Les orages, les tonnerres, ça, elle ne les supportait pas. Senhime avait tellement peur de tout ça. Cela datait déjà depuis très longtemps. Dans sa jeunesse, elle avait été marquée par un évènement lier à tout ceci et cela l’avait tellement marqué que ça en était devenu une grosse phobie. Donc, à voir la couleur du ciel, il fallait effectivement ne pas prolonger ce moment en pleine rue. De plus, on sentait déjà une grande humidité dans l’air – et dire qu’il n’y avait même pas quelques minutes, le soleil plombait sur la ville. – Sen’ releva les yeux dans la direction de Murasaki. Il l’avertit qu’il devait faire un petit quelque chose. Seny hocha la tête, lui disant qu’elle attendrait. La japonaise le suivit du regard. Il sortit lui aussi le petit appareil vu plus tôt. Cela l’intriguait. C’était bel et bien un téléphone à première vue, mais il était portatif ? Décidément, elle en avait manqué des choses. La jeune femme soupira. C’était vraiment différent de sa vie enfermée dans l’Okiya – qu’elle ne regrettait presque plus d’ailleurs. - Bref, il revint vers elle et s’avança dans la rue, suivit de Senhime. La jeune femme se tenait près lui, se sentant un peu plus en sécurité – bien que la rue n’était plus vraiment bondée, la jeune femme prenait des précautions. - Ils marchèrent donc quelques pas que déjà la pluie se mise à tomber graduellement. Heureusement que pour le moment ce n’était que de petites gouttelettes. Seny leva faiblement les yeux vers le ciel, ça s’annonçait mal. Il allait tonner, c’était certain. Elle imaginait déjà le tout…

Dit-elle avec un ton légèrement anxieux. Elle ne disait cela aucunement parce qu’elle trouvait le trajet long, mais dans un sens, la jeune femme avait hâte de gagner un abri et aussi, elle avait hâte d’avoir un toit au dessus de la tête. Le temps ne lui inspirait inévitablement pas confiance. De plus, Seny ne voulait pas non plus montrer cette faible facette d’elle à Murasaki. À toute les fois qu’il y avait du tonnerre, elle s’arrangeait pour faire passer sa peur toute seule. Sen’ se rapprocha encore plus du jeune homme, ne pouvant s’empêcher d’attraper faiblement son chandail. Réalisant son geste, Senhime se retira hâtivement et lança furtivement.

Qu’est-ce que tu faisais, Seny ? Il ne tonnait même pas encore, bien que la pluie devenait beaucoup plus intense. C’était à force de voir déjà le pire…Cependant, ça allait venir… Elle le savait…

Heureusement, aucune éclaire, ni tonnerre, jusqu’à maintenant. Senhime croisait les doigts pour que ça continue d’être dans cette voix. Si Dieu pouvait être clément et faisait en sorte que tout se calme et que ça s’arrête à une faible pluie, ça serait parfait. Il valait mieux continuer de prier pour que tout se puisse bien se passer. La jeune femme suivait à la trace le jeune homme, sachant que si jamais elle le perdait de vue, elle serait complètement perdue dans la grande ville. Seny observait en même temps les lieux. Plus, ils semblaient s’enfoncer dans Tokyo, plus les rues s’élargissaient et il y a avait des tonnes de véhicules qui circulaient dans ses grandes rues. La nipponne ne pouvait s’empêcher de regarder tout ça d’un d’œil intrigué. Senhime n’aurait jamais pensé pouvoir assister à ce genre de chose – plutôt banale, d’ailleurs, mais beaucoup moins pour la jeune femme. - Soudainement, la japonaise posa son regard sur Murasaki-san qui pointait une sorte de panneau en face de lui. Seny fronça les sourcils tentant d’identifier les indications sur celui-ci. Le bus ? C’était quoi ça ? Les moyens de transport en commun, Senhime n’avait jamais connu ça. Ça allait être sa première expérience à vie de prendre le bus. Enfin, la jeune femme se contente de hocher la tête, ne comprenant pas véritablement ce qu’il avait expliqué. Toutefois, Sen se contenta de le suivre. Ils s’installèrent sous un petit pavillon de plastique. La jeune femme examina le tout, trouvant cela plutôt pas mal puisqu’ils étaient cachés de la pluie…

Cependant, Senhime se mit en tête toutes ses choses à propos des orages et son vieux souvenirs, se qui la fit attraper la veste du jeune homme. Bien sûr, elle se ressaisît et se retira aussitôt en lançant un « désolée ». Seny écouta le jeune homme. Il devinait donc qu’elle n’aimait pas les temps orageux. Bon, c’était vrai que c’était facile à voir, juste par ce faible mouvement, mais la jeune femme avait tout de même espéré qu’il ne remarquerait rien. Bon, c’était un peu difficile d’avoir rien senti, elle s’était accrochée plutôt rapidement et fortement… Toutefois, le sourire que le jeune homme lui offrit, rassura Seny qui rosit faiblement par la même occasion et qui baissa le regard, en répondant à Murasaki.

Dit-elle avec une toute petite voix. Elle posa son regard vers l’extérieur et remarqua que la pluie semblait tomber de plus en plus. Heureusement, un grand véhicule se pointa et s’arrêta en face d’eux. Senhime resta légèrement surprise de voir ce moyen de transport et s’empressa de suivre le jeune homme à l’intérieur. Ils se postèrent l’un à côté de l’autre. Tout au long du trajet, la jeune femme étudiait la situation et regardait l’intérieur du «bus ». C’était une bonne idée de transport, à première vue. Le conducteur était tellement concentré sur la route, devant surement faire le plus attention possible dans tout ce rassemblement de voitures. Le trajet fût comme Murasaki l’avait précisé, dans les quinzaines de minutes. Donc, ils débarquèrent dans un petit quartier qui semblait plutôt sympa’ au premier regard. Seny suivait le japonais et se posta derrière lui. Ils devraient courir ? Ah ouais, avec cette lourde pluie, il n’y avait aucun autre choix.

Alors qu’elle venait tout juste de dire qu’elle était prête, la main de Murasaki s’empara de la sienne et il la tira à ses côtés en direction de sa maison. Seny courait de son plus vite étant heureuse de gagner enfin un toit. Ils arrivèrent devant sa porte après une petite course folle. Malgré qu’ils aient été à peine quelques minutes sous la pluie, Hime était complètement trempée. Ils rentrèrent dans la maison et Senhime sourit à voir son chez-soi. C’était tellement plus beau que l’Okiya. Les yeux brillants, elle se tourna vers Murasaki.

Ayant toujours continu une petite pièce avec un grand nombre de personne à l’intérieur, la maison du jeune homme était vraiment belle et grande. Seny retira ses chaussures et enfila la paire de chausson que lui avait tendu plus tôt le japonais. Senhime observa lentement l’intérieur et en conclu que c’était vraiment un endroit sympathique et accueillant. La jeune femme attrapa la serviette que venait de déplier Murasaki sur sa tête. Seny lança un petit merci et commença à sécher ses cheveux. La nipponne avait légèrement froid, mais elle n’osait rien demander au jeune homme. Alors, ce fût là qu’elle entendit ce bruit qu’elle n’espérerait pas entendre. Du tonnerre, Senhime sursauta et instinctivement vint se blottir contre le jeune homme près d’elle. Seny le serrait tellement fort. Elle avait peur, ça y était. La nipponne gardait les yeux clos. Regrettant son geste, elle se retira rapidement levant les yeux en direction de Murasaki. Elle avait du le surprendre.

Un nouveau tonnerre et devinez quoi ? Encore dans les bras du jeune homme. Seny devait apprendre à se contrôler là, car c’était assez gênant, mais elle n'y pouvait rien, quand la peur était là, elle devait se sentir en sécurité, quoi de mieux que les bras de quelqu'un !?…

Résumons la situation. Senhime s’était faite jetée de chez elle, se retrouvant seule en plein milieu urbain dans lequel la nipponne ne connaissait presque rien. Cette grande ville se nommait Tokyo. Elle l’apprit lors de sa rencontre avec ce jeune homme, Murasaki Hayato, qu’elle trouva rapidement fort sympathique. Seny eut la chance incroyable qu’il lui offre de l’aide et un toit pour cette nuit. La jeune femme accepta timidement la proposition et ils se mirent en route. Cependant, ils furent surpris par le rapide changement de température qui en vint à un petit orage. Heureusement, ils atteignirent la maison du japonais et ils purent se réfugier à l’intérieur sans problème. Sauf que, redoutant le tonnerre, Senhime s’était lancé dans ses bras au moindre petit « boom » provenant de l’extérieur. La jeune femme pouvait amplement appelé ça une situation bien gênante. Déjà qu’elle ne voulait absolument pas le déranger, voilà qu’elle devait lui montrer sa plus grande peur ; les orages. C’était dans ce genre de moment qu’on se sentait plutôt mal à l’aise, surtout que présentement elle passait complètement pour une gamine. Bon, il fallait l’avouer la jeune femme avait l’air d’un enfant perdu, mais Sen’ ne l’était pas totalement, du moins, elle ne voulait pas paraître comme tel – malgré que c’était plus fort qu’elle. - De plus, elle ne s’était pas glissée dans ses bras une fois, mais bien deux. Encore plus la honte, vous me direz… Bref, la nipponne ouvrit finalement les yeux, sentant les bars de Murasaki se glisser dans son dos. Bizarrement, elle se sentait déjà mieux. Peut-être était-ce le fait qu’elle n’était pas seule à ce moment précis à combattre cette stupide peur ?

Bref, une petite éclaire apparue dans la fenêtre de la cuisine qui fit sursauter légèrement la jeune femme. Senhime se sentait vraiment pathétique. Toutefois, elle n’arrivait pas à se défaire de l’étreinte, sachant qu’elle retournerait rapidement se blottir contre lui au moindre son provenant de ses gros nuages gris. Seny tendit l’oreille aux paroles plutôt rassurante que venait de dire le jeune homme. Cela ne durerait que peu de temps ? Cela amena la jeune femme à se détendre un peu plus. Moins ça durera, moins elle aurait l’air si stupide. Sen’ releva les yeux en direction de la tête de Murasaki. Quant à lui, il retira une petite mèche du front de la jeune femme. Senhime sourit faiblement, trouvant la scène plutôt mignonne. Bref, le jeune homme ne sembla pas bouger, néanmoins, il affirma qu’il serait mieux pour elle d’aller prendre une bonne douche pour ne pas attraper froid. D’ailleurs, il irait lui prendre des vêtements de rechange le temps que sa robe sèche. Ah, il était tellement gentil. C’était la phrase qui traversa automatiquement son esprit. Seny était vraiment pas tomber sur un mauvais garçon, elle en avait tellement eu de la chance. Elle se répétait souvent ça, ne croyant presque pas ce qui lui arrivait.

Dit-elle faiblement, sentant que Murasaki s’écarta d’elle. Senhime regrettait un peu, de ne plus être dans ses bras protecteurs, mais il ne fallait pas abuser non plus. Durant le temps que la nippon lui sortait les vêtements, Seny détailla encore plus le petit studio. Non, c’était vraiment pas mal. Lorsqu’on revenait sur ce qu’il avait dit plutôt à propos du fait que l’endroit était modeste, il avait peut-être raison, mais c’était très accueillant et chaleureux. C’était surtout ce que la jeune femme aimait. Elle se sentait vraiment à l’aise ici. Aussi, on pouvait respirer et avoir de l’espace. Ne connaissant qu’une grande pièce remplie de 20 femmes en kimono, c’était totalement mieux que l’Okiya que Senhime avait toujours connu. Bien sûr, on s’habituait à la longue, mais après avoir connu un endroit comme celui-ci, il était évident que la jeune femme trouvait tous les autres endroits beaucoup mieux. Enfin, Murasaki lui apporta un chandail visiblement trop grand pour lui qui ferait parfaitement comme une chemise de nuit. Senhime lui offrit de nouveau de ses beaux sourit lorsqu’il lui affirma qu’il accourrait si quelque chose n’allait pas. Seny échappa un petit rire et lui dit.

Dit-elle légèrement honteuse de la tournure des choses. Enfin, malgré tout, il restait toujours aussi gentil avec elle. Il était réellement son sauveur dans tous les cas. Seny s’inclina légèrement en guise de remercîment. Durant sa petite douche, il ne faudrait pas qu’elle puisse s’inquiéter à propos des orages, sinon cela risquerait de finir dans une situation plutôt embarrassante. Bref, il fallait être forte. Senhime tenta de se conditionner à ne plus avoir peur. La nipponne se glissa rapidement sous l’eau bien chaude de la douche. C’était très ravigotant et avec le bruit de l’eau qui tombait, Seny ne portait plus attention à l’orage dehors. La jeune femme sortit rapidement et s’essuya avec une serviette mise à sa disposition. Cependant, ce fût là qu’elle reprit conscience du temps qu’il faisait dehors. Un autre bruit de tonnerre. Senhime échappa un petit cri et enfila la serviette autour d’elle. Seny eut le réflex de se laisser glisser contre le mur, en se recroquevillant sur elle-même. Zut. Elle ne pourrait jamais donc passer au dessus de ça. Aussi, on battait qu’une peur à la fois, déjà qu’avec la timidité, Sen’ avait fait du progrès, fallait pas trop en demander non plus ! …

Accroupis dans la salle de bain, Senhime essayait du mieux qu’elle pouvait de contrôler sa peur. Ce qui n’était chose facile à vrai dire. La jeune femme prenait de grande respiration et pensait aux choses qu’elle aimait le plus – tout pour se changer les idées quoi. – Les arrangements floraux, les danses traditionnels… C’était surtout avec quoi la nipponne tentait de faire partir son anxiété. Jamais auparavant cela avait si dur. Habituellement, elle était dans un endroit qu’elle connaissait bien et il y avait tout de même assez de monde autour d’elle pour se sentir un peu plus en sécurité. Toutefois, ce n’était pas la même chose maintenant. Certes, elle se sentait beaucoup plus en confiance dans le studio de Murasaki, mais ça restait un terrain inconnu. Deplus, l’orage semblait pire dans la grande ville. Pourquoi ? C’était qu’une simple impression, mais lorsqu’on se retrouvait dans un endroit aussi grand que Tokyo, il n’était pas si facile de s’adapter rapidement. La plus part des gens qui vivaient ici avaient l’habitude des milieux urbains. Alors que Seny était totalement une étrangère.

Aussitôt, qu’elle eut sortie de ses pensées, la voix d’Hayato se fit entendre de l’autre côté de la porte. Il lu demandait si tout allait bien. Non, mais Senhime ne voulait pas l’embêter encore et encore. On aurait dit qu’elle était prise dans un cercle vicieux qui faisait en sorte qu’elle s’excusait et que la minute après elle recommençait sans le vouloir. Sen’ voulu lui répondre que tout allait bien et qu’elle allait sortir très bientôt, mais aucun son de parvint à franchir ses lèvres. Elle était totalement tétanisée. Cet orage allait décidemment faire d’elle d’un peureuse aux yeux de Murasaki. Toutefois, Senhime releva les yeux et s’aperçut bien vite que le jeune homme l’avait rejoint et c’était posté à ses côtés. Il avait même posé un bras rassurant autour de ses frêles épaules. La nipponne se calma aussitôt. C’était incroyable comment le contact d’Hayato se voyait apaisant. Avec l’habitude d’être seule pour passer à travers de ce genre de situation, l’appui de quelqu’un changeait tellement les choses. Senhime se sentait bien mieux. En plus, il la rassura encore plus avec des paroles et des gestes réconfortants.

En même temps, ses mots prononcés se voulaient à être une motivation envers elle-même. C’était tout à fait vrai. Elle ne risquait absolument rien. Rien de rien. C’était un endroit solide, l’orage passerait vite fait. Hayato était près d’elle, tout se voyait à être super rassurant. Donc, Seny n’avait pas à en faire tout un plat. La jeune femme suivit le jeune homme du regard lorsqu’il se plaça accroupi près d’elle. Le thé ? Aaaaaah ! Elle adorait ! Cela serait encore mieux. Elle devait finir de se préparer. Préparer ? La japonaise baissa les yeux et remarqua que la seule chose qui la couvrait était une petite serviette. Elle se sentit rougir. Elle n’avait pas fait attention à ce détail. Le japonais quitta alors la salle de bain. Baka, Senhime-chan ! Elle aurait du faire plus attention à ce genre de chose. Elle aurait fait quoi si elle ne s’était pas couverte… Toutefois cela semblait ne pas avoir gêné le nippon. Ouuf. Seny se reprit donc et enfila doucement le vêtement qu’avait mis Murasaki a sa disposition. C’était tellement large, la jeune femme n’arrivait pas vraiment à croire qu’il puisse porter ceci.

La nipponne arrangea le plus qu’elle pouvait la salle de bain pour qu’elle soit dans une bonne état après qu’elle l’ait utilisé et en sortit finalement, sa robe dans les mains. Senhime vint se placer près du jeune homme. Il ne tonnait plus. C’était peut-être passé ? Youpi ! Un petit sourire illumina le visage de la jeune femme. Elle observa Hayato un moment. Il était plutôt grand et il avait une très bonne carrure à première vue. Décidément, son sauveur était bel homme il devait surement avoir une petite amie…Enfin, elle s’égarait là. Sen' prit la parole

Demanda-t-elle simplement. Elle n’allait pas laisser le jeune homme tout faire la job non plus. Seny avait l’habitude de porter main forte et d’aider tout le monde pour les tâches. Elle ne profiterait certainement pas de l’hospitalité du nippon. Elle lui donnerait toute sa gratitude en échange, c’était certain.

Lança-t-elle un peu plus enjouée. Elle leva les poings pour dire qu’elle se sentait prête à faire une bonne cuisine. De plus, en lançant un petit regard en direction de la fenêtre la plus proche, le temps semblait s’être adoucit. Senhime reprenait des forces et surtout qu’un bon repas se verrait gratifiant ! De plus, c’était un bon moment pour remercier Hayato de son aide et de tout ce qu’il avait fait à présent !

Senhime était assez fière d’avoir pris le dessus sur sa peur du moment. C’était tellement étonnant. Depuis qu’elle était sortie de l’Okiya, on aurait dit qu’elle était assurément prête à tout faire pour changer et devenir meilleure. Depuis qu’elle savait qu’il y avait une meilleure vie hors de cet endroit, Seny voulait à tout prix la vivre pleinement et sans contradiction. D’ailleurs ce n’était qu’encore qu’un début, mais la jeune nipponne se sentait grandir de cette situation. Aussi sa merveilleuse rencontre avec Hayato l’encourageait encore plus. Sen’ savait qu’il y avait des gens bons et aidants hors de son ancienne bulle. La timide Senhime voulait changer et devenir beaucoup meilleurs. Avant, elle se sentait très restreinte et devait se fondre dans le moule. Maintenant, c’était une toute autre chose. Elle pouvait être elle-même, sans vraiment devenir quelqu’un d’autre. La japonaise n’avait, certes, pas totalement combattue sa peur des orages, mais elle essayait de faire de son mieux pour passer à travers. Il y a peu, elle n’aurait jamais tenté de vaincre cette phobie, sauf que présentement elle savait qu’il y avait quelqu’un qui l’encourageait. Cela lui donnait énormément de force pour continuer et se battre contre ses propres peurs. Enfin. Elle se sentait bien mieux à présent.

De plus, le mauvais temps semblait se calmer et laisser place à une faible petite pluie. Celle dont la jeune femme était folle. Elle adorait ce genre de temps doux et humide. Les fleurs étaient plus belles et le vert des feuilles ressortait encore plus. C’était un joli spectacle de la nature, pensait la jeune femme. Cela lui permit de garder son petit sourire angélique sur son visage dont tout signe de peur avait disparut. Senhime resta attentive aux paroles du jeune homme. Sa chambre, parfait. Elle irait, sauf qu’elle finit d’écouter ce qu’il avait dire. Heureux qu’elle lui fasse la cuisine ? Seny se sentit utile enfin ! Alors qu’il lui proposa de venir boire le thé avant, la jeune femme hocha oui de la tête. Elle fit vite d’aller étendre le vêtement mouillé sur le petit étend-à-linge et rejoint rapidement Hayato qui avait déjà pris place. Seny observa légèrement le liquide chaud devant elle et sourit. Sen’ adorait le thé depuis qu’elle était toute petite. Cela avait un effet réconfortant et doux lorsqu’on portait ce liquide à nos lèvres. La japonaise attrapa délicatement la tasse brûlante d’une manière des plus élégantes – les habitudes de geisha, ça ne se perdait pas – et porta ses lèvres sur les rebords du gobelet.

La jeune femme déposa lentement le tout sur la table et posa son regard dans celui de Hayato. Elle ne savait comment le remercier. Bien sûr, lui faire à souper était une bonne idée, mais selon elle ça ne serait amplement pas assez. Cependant, la jeune femme était à court d’idée pour vraiment lui rendre la pareille. Ce n’était qu’une simple chose de lui offrit son toit. Elle ne savait aucunement qu’elle pourrait payer sa dette – du moins c’était comme cela qu’elle le voyait –, néanmoins elle le verrait en temps et lieu. Soudainement, la voix du jeune homme perça le silence. Senhime écouta ses dires puis répondis gentiment.

À vrai dire, elle ne savait rien à propos du monde des études. Pour elle, c’était seulement les arts traditionnels qui comptaient et rien d’autre. Évidemment, Senhime savait lire et écrire, mais elle avait appris tout ceci à l’Okiya. Les grandes connaissances, elle n’en avait que très peu. Tout ce qu’elle savait lui venait des discutions qu’elle avait entendu lors des soirées à l’Okiya. Sen’ voulait apprendre, cependant. Elle était avide connaissance, dès qu’elle découvrait une nouvelle chose, elle s’en voyait ravie. Toutefois, pour le moment, ce n’était pas le moment de laisser divaguer son esprit. Seny s’attendait à ce qu’une incompréhension puisse s’afficher sur le visage de son interlocuteur. Senhime ne savait rien du monde extérieur et cela pourrait lui sembler bizarre, elle lui devrait sûrement des explications. Cependant, alors qu’elle allait reprendre la parole pour se justifier. Il lui dit qu’il devrait prendre une douche à son tour. Elle aurait de voir comment elle pourrait tourner ses explications pour que ça ne paraisse pas trop étrange.

Dit-elle en échappant un faible rire. Elle observa la tasse en qui était entre ses frêles mains. Que pourrait-elle lui dire ? Elle ne pouvait tout dire à propos de son histoire comme tel. Surtout que la nipponne ne voulait pas l’embêter avec ça. Toutefois, elle lui devait de bonnes explications. Surtout pourquoi elle se retrouvait seule et abandonnée en pleine rue au cœur de Tokyo – sans argent en plus. – Senhime devait fortement méditée la dessus, car il reviendrait vite de sa petite douche…

Senhime ne savait pas trop par ou commencer avec tout ça. Bien sûr, il fallait lui donner des réponses à ses questions sinon ça deviendrait trop bizarre. D'ailleurs, il l'accueillait gentiment chez lui, alors elle lui devait des explications claires et précises. Toutefois, dans tous les cas, ça restait étrange. Elle ne pouvait pas simplement lui dire et bien je viens d'une maison de Geisha. Depuis que je suis jeune, j'ai été formé pour servir des clients et les divertir. Ça donnait vraiment une mauvaise impression. Bah, ce n'était pas si mal qu'on pouvait le croire. Les Geishas démontraient leur art aux clients. Les arts traditionnels du Japon, celle qui faisait partie de leur histoire. Une art des plus particulier. Cependant, lui dire qu'elle venait de l'Okiya serait peut-être risqué ? Le monde ne savait pas vraiment ce qu'il se passait derrière ses grands portes. Souvent, il y avait des rumeurs qui accompagnait ce genre d'endroit et Senhime ne voulait pas qu'il puisse la juger juste par son ancienne vie. Néanmoins, elle savait que Hayato ne le ferait pas. Les autres peut-être, mais pas lui. Elle avait totalement confiance en lui. Elle s'était tellement installée rapidement entre elle et lui, cette confiance. Seny devait donc être franche. La jeune femme savait qu'il ne la jetterait pas à la rue après avoir entendue son histoire. Ce n'était pas son choix de s'être retrouvée là-bas. Son père l'avait vendu pour payer ses dettes. C'était un triste de sort, mais Senhime avait passé au dessus de tout ça.

De plus, elle était sortie de cet endroit froid. Elle n'avait plus aucun raison de se plaindre. Elle se retrouvait dans un endroit super chaleureux. Sen' n'avait rien à craindre, donc elle pouvait tout lui dire. Du début jusqu'à la fin, mais en même temps, la nipponne ne voulait pas l'ennuyer avec cette longue histoire qui était sa vie. La jeune femme soupira et resta bien concentrée. Elle ne savait toujours pas quoi lui dire et il était disparut, il y a un moment, sous la douche. Il ne tarderait donc pas. Aussi, avec les questions de tout à l'heure, il voulait vraiment savoir. Aussi, la jeune nipponne n'avait aucunement compris tous ce qu'il avait dit à propos des niveaux d'études. Ah que la jeune femme aurait tout donner pour aller à l'école et en apprendre plus sur la vie. Toutefois, il était trop tard, maintenant, non ? Senhime connaissait les bases, c'était déjà ça. Aussi, elle pouvait agir parfaitement avec les gens qui l'entouraient. Elle ne semblait pas totalement perdue, c'était seulement quelques technologies qui lui étaient totalement inconnue. Le monde urbain, c'était tout ce qu'elle connaissait pas. La survie en pleine ville lui était quelque chose de totalement inconnu. Jamais, elle n'aurais pensé se retrouver seule en plein coeur de Tokyo, mais cela arriva et quelqu'un eut la gentillesse de s'occuper d'elle. Aussi, elle lui devait des explications à cette personne. Senhime était décidée. La nipponne lui dirait absolument tout. Il saurait l'écouter.

Elle attendit patiemment qu'il sorte de la douche, dégustant lentement son thé. Seny se sentait légèrement anxieuse à l'idée de tout lui dire. Elle s'extériorisait très rapidement depuis sa sortie de l'Okiya et c'était maintenant qu'elle s'en rendait vraiment compte. Dans un sens, elle se sentait vraiment fière de ce qu'elle avait accompli jusqu'à maintenant et elle se sentait bien plus forte qu'avant. Sa peur des inconnus et puis l'orage. C'était tout simplement un vrai miracle, qu'elle ait réussi à passer à travers tout ça, en une seule journée et aux contactes de Hayato. Elle sourit à cette idée. Décidément, c'était sa meilleure rencontre cette année. Soudainement, ses pensées s'orienta vers son cher ami Yuki qui lui manquait horriblement. Senhime avait tellement envi de lui dire tout ce qu'elle avait réussi jusqu'à maintenant, il serait fier d'elle, Seny en était sûr. D'ailleurs, elle se demandait fortement ou il pouvait se retrouver en ce moment. Était-il en meilleur condition qu'elle lors de son abandon ? Était-il sain et sauf ? Elle n'en savait rien. La seule chose qui lui restait à faire, était d'espérer de le revoir un jour. Ça serait difficile, mais elle y arriverait. Enfin, finalement, elle sortie de ses songes entendant Hayato sortir de la salle de bain. Elle releva les yeux et posa son regard dans celui noisette du jeune homme. À manger ? Ah oui, avec tout ça, elle n'avait pas encore prévu ce qu'elle allait faire. Elle sourit légèrement embarrassée.

• Senhime_ « Et bien, je n'ai pas encore pensé à ça, mais je vais m'y mettre maintenant. Vous devez avoir faim, non ? »
  

Dit-elle gentiment en se relevant. Senhime prit la peine de bien se redresser et s'approcha de Hayato. Elle l'observa un moment, décidé à tout lui, mais elle détourna finalement le regard, n'ayant pas encore tout à fait prévu quoi lui dire. Peut-être qu'en préparant le souper cela viendrait. En même temps, elle voulait tout lui dire, maintenant. Seny ne savait plus du tout quoi faire. Bon, elle lui dirait, mais après le souper. Elle voulait au moins le remercier d'abord avec sa cuisine et ensuite Seny dirait tout et éclairerait toutes ses questions. La jeune femme se dirigea dans la cuisine et s'arrêta devant le frigo. Il avait dit qu'elle était tout à elle, non ? Senhime lança un petit regard en direction du jeune homme, question de lui dire qu'elle se mettait à la tâche. Elle ouvrit la porte du frigo et observa le contenu. Bon, Senhime eut tout de suite une idée pour le souper. Il y avait pleins de bons aliments qui ferait un bon souper. Seny sourit et s'activa. Restant habile, elle s'occupait des légumes, du riz et du reste très tranquillement. Pour le souper, elle souhaitait faire un bon repas typique japonais. Sa spécialité plairait sûrement à Hayato. Toutefois, elle préféra lui dire ce qu'ils mangerait.

• Senhime_ « Je compte faire du donburi avec de la soupe Miso. J'espère que cela va vous plaire. »

Affirma-t-elle, en continuant de préparer le tout. Il y avait tellement de bon ingrédients pour plusieurs plats, mais ceux-ci était la spécialité de Senhime. Il aimerait sûrement. La jeune femme prépara rapidement le tout et une trentaine de minute, le tout fût prêt. Elle plaça gentiment la table pour eux deux et déposa les plats bien chauds. Elle fit signe à Hayato de prendre place. Puis, elle le suivit. Elle lui lança un sourire, espérant qu'il aimerait. ~

Ce n’était pas toujours une chose simple à faire… Parler de son passé malheureux rendait souvent les gens angoissés. Toutefois ce n’était pas ça qui bloquait la jeune femme. Elle se sentait tout à fait prête à tout raconter à Hayato. Néanmoins, Senhime n’avait pas peur de refaire face à son passé en le contant, mais plutôt que Hayato ne veule pas l’entendre. Ou bien, il la rejetterait ? En fait, Seny avait peur de sa future réaction à tout ça. Dans un sens, elle savait dans son cœur qu’il ne ferait rien de tout ceci, cependant, elle ne pouvait rien affirmer. La jeune femme se torturait l’esprit seulement pour ça, mais c’était important pour elle. Déjà, la jeune geisha s’était attachée au jeune homme. Elle ne voulait pas le perdre alors qu’il venait tout juste de se rencontrer. Dans ce monde urbain, c’était le seul qui lui avait tendu la main lorsqu’elle en avait eu de besoin. C’était en quelque sorte son sauveur. La nipponne lui devait beaucoup et s’était attachée très vite. Ce qui était rare avec elle. Senhime se sentait mal aussi de tout lui cacher. Il devait tellement se poser pleins de question à l’heure qui l’était. C’était en quelque sorte le devoir de la jeune femme de lui dire et d’expliquer pourquoi elle avait l’air si perdue dans le monde urbain et pourquoi elle n’avait aucune grande éducation. Bon, d’accord, côté éducation, elle était très bien élevée, savait les bonnes manières, savait lire et écrire, mais quand il s’agissait des connaissances du monde, elle n’en savait presque rien. Enfin, après tous ses questionnements, Senhime avait pris la décision de tout lui dire depuis le début. Il l’écouterait, elle le savait au fond d’elle. Toutefois, elle attendrait la fin du souper. Alors qu’il plaçait la table, le jeune homme essayait d’en apprendre un peu plus sur elle. Senhime sourit, elle voulait aussi en savoir plus sur ses goûts. Ils semblait avoir les mêmes idées. Cependant, la nipponne prit un peu de temps avant de répondre, trouvant son choix un peu ridicule…

• Senhime_ « Et bien, j’ai une passion plutôt particulière… J’adore les fleurs. Depuis que je fais des arrangements floraux, j’ai découvert une passion pour les fleurs. Toutes les couleurs, rose, bleus, rouges, oranges, on dirait que lorsque je les observe, elle m’apaise. Enfin, désolé, je me suis emballée! »

Dit-elle en rosissant.

• Senhime _ « Et vous ? Vous avez une passion ? »

Demanda-t-elle curieuse à son tour. Ils s’installèrent en même temps…La jeune femme était assise en face de lui et guettait sa réaction vis-à-vis ses plats. Elle espérerait que tout ça lui plairait, car comme on dit, Seny l’avait fait avec amour ! Elle voulait que dans ses plats, il voit qu’elle lui était très reconnaissante qu’il l’ait aidé. La jeune femme gardait un gros sourire affiché dans son petit visage pour voir s’il allait aimer ou non. Personnellement, elle avait confiance en sa cuisine, elle serait très déçue qu’elle ait raté ses plats… Toutefois, ça n’arriva pas. Alors qu’elle l’observa prendre sa première bouchée, il releva la tête et complimenta sa nourriture. Le sourire de Senhime s’élargit davantage. Elle était tellement heureuse. À vrai dire, c’était la première fois que quelqu’un complimentait ses plats. À L’okiya, elles mangeaient toujours en silence et sans un mot. Alors, difficile de savoir l’opinion des autres sur la nourriture qu’elle faisait. Seny afficha un air heureux et fier.

• Senhime _ « Vraiment ? J’en suis contente alors ! »

Dit-elle en faisait une moue fière d’elle-même. Elle attrapa ses baguettes et goûta à son tour. C’est vrai que c’était la meilleure des fois. Sûrement parce qu’elle y avait mis le baquet pour lui plaire. Finalement, Sen se trouvait de plus en plus chanceuse… Elle rougit faiblement.

• Senhime _ « C’est la première fois que quelqu’un complimente mes plats. Je suis très heureuse. »

Dit-elle faiblement. La jeune femme était embarrassée d’être aussi heureuse pour un simple compliment – très gentil d’ailleurs. – C’était un trop grand excès de joie, selon son avis, elle avait décidé donc de se justifier un peu. La nipponne continua donc de manger en bonne compagnie. Après, le repas, la jeune femme était décidée, totalement décidée à lui dire son histoire, mais d’abord, il fallait lui demander s’il avait envi de l’écouter. Elle ne voulait pas se lancer comme ça, si ça l’ennuierait. Elle respira un bon coup et plongea son regard noisette dans celui du garçon.

• Senhime _ « Hayato-sempai, j’aimerais bien répondre à la majorité de vos question. »

Commença-t-elle, lentement. Elle prit une petite pause pour voir sa réaction, puis continua.

• Senhime _ « Et bien, si vous le voulez bien, je peux parfaitement tout expliquer. Toutefois, ça risque d’être assez long, alors je comprendrais que vous ne voudriez pas vraiment perdre du temps à tout écouter…»

Là aussi, elle prit une pause. Senhime attendait à ce qu’il réponde cette fois. Elle voulait être sûr qu’il écouterait du début jusqu’à la fin, car elle avait tout de même prit le courage de tout lui dire. Surtout par rapport, à l’abandon de sa famille, ce qui lui faisait le plus du mal à dire…

Une passion intéressante ? Senhime fût légèrement surprise qu’il puisse affirmer ceci. Elle croyait que ça semblait bizarre comme passion, mais apparemment cela semblait intriguer le jeune homme puisqu’il avait aussi demandé qu’elle puisse lui montrer un jour. À cette idée, la jeune femme s’empourpra légèrement. Elle n’avait jamais vraiment montré ses créations foraux, mais ça serait peut-être une bonne occasion de le faire, question de savoir si elle avait du talent ou non. Enfin, ça pouvait être quelque chose d’intéressant à voir pour certaine personne. D’ailleurs, Seny connaissait pleins de jolis enragements floraux qu’elle pourrait éventuellement lui en faire cadeau s’il aimait. Quand, la jeune femme se mettait à l’œuvre, c’était presque impossible de la déconcentrer. Elle tombait en quelque sorte dans son monde. Cela rempli de couleur et de joie. C’était comme ça qu’elle se sortait des mauvaises journées. Les fleurs avaient toujours eu le don de lui mettre un gros sourire dans le visage. Elle espérerait que ça en ferait autant avec Hayato. Donc, la jeune nipponne ne refusa pas sa demande à la voir à l’œuvre. Elle lui sourit.

• Senhime_ « D’accord ! Je vous montrerai ! J’ai confiance que vous allez aimer. Les couleurs des fleurs me donnent toujours le sourire et j’espère que ça pourra en faire autant avec vous, Hayato-sempai ! »

Dit-elle sur un ton enjoué. Elle était vraiment décidée à lui montrer, maintenant. Ensuite, elle attendit qu’il réponde à son tour à la question qu’elle avait retourné. Hayato dit qu’il n’avait pas vraiment de passion. Il n’avait pas pris la peine d’en avoir une. Il aimait beaucoup de chose, mais rien qui le passionnait vraiment. Cela rendit la jeune geisha penseuse. Ne pas avoir de passion ? C’était sûrement bizarre, à son avis, car selon elle, sa passion donnait presque un sens à sa vie. Si elle n’aurait rien à quoi s’accrocher la vie serait longue, nulle et pleins d’ennuis. C’était ce qu’elle aimait de fond de son cœur qui lui procurait le plus de joie, donc du côté de Hayato, la vie devait être monotone, sans vraiment excès. Senhime l’observa un moment puis décida de prendre la parole.

• Senhime_ « C’est dommage de ne pas avoir de passion, car je pense que lorsqu’on s’intéresse réellement à quelque chose, cela donne du piquant à notre vie qui peut être si ennuyeuse. Toutefois, vous avez encore beaucoup de temps devant vous pour trouver une vraie passion. Je suis sûre que quelque chose vous passionnera un jour ! »

Dit-elle, en l’encourageant. Ensuite, le compliment à propos de ses plats suivait. Les compliments gênaient toujours la jeune femme, mais inconstamment elle était très fière d’elle et heureuse de ce commentaire. Sen’ répliqua aussitôt au jeune homme qu’elle n’en avait pas l’habitude et il affirma qu’il allait le faire encore et encore si elle continuait de faire d’aussi bon plat. Senhime fût heureuse. Cela voulait dire qu’elle resterait peut-être plus longtemps avec le jeune homme ? Déjà qu’elle était heureuse d’être là pour une nuit, il semblait peut-être vouloir dire qu’elle resterait plus longtemps ? Toutefois, la jeune femme chassa cette idée. Elle ne voulait pas utiliser de sa bonté et de son hospitalité. Aussi, il ne fallait pas prendre ses pensées pour la réalité. C’était peut-être juste une idée aussi ? Elle n’en savait rien. Bref, elle reprit ses esprits et continua de manger en pensant à ce qu’elle allait dire à propos de son histoire. Après s’être décidé pendant la préparation du repas, le moment allait venir bien vite et les mots devaient être prêts lorsque le temps serait venu. Cependant, pour le moment, ça se bousculait plus que d’autre chose dans la tête de la jeune femme. Seny devait savoir faire court et bien expliquer pour qu’il comprenne la situation dans laquelle, elle était présentement. Aussi, cela devait être clair pour répondre à la majorité des questions que le jeune homme devait se poser présentement.

Finalement, le repas se termina lentement. Les deux étaient maintenant tout à fait rassasié et heureux d’avoir mangé. C’était le moment de tout lui dire. D’abord, la jeune femme prit le temps de lui demander s’il était prêt à tout entendre. Les mots venaient de se placer dans son esprit, il n’y avait plus qu’à les dire. Senhime observa longuement le jeune homme et quand son regard croisa le sien et qu’il dit ses mots, elle sût que Hayato l’écouterait attentivement. Elle savait aussi qu’il allait comprendre sa situation et n’allait aucunement la jugée. Il allait être là pour elle. Tout ça, elle l’avait senti juste avec un regard. Elle prit une bonne respiration et décida de se lancer dans ses explications…

• Senhime_ « Et bien voyez-vous, je n’ais pas eu une vie comme la majorité des personnes dans Tokyo… Mes parents étaient doux et gentils d’après le peu de souvenirs que j’ai d’eux. Cependant, mon père, à cause des dettes de jeu, m’a…donné à une maison close… L’okiya. » Ses yeux commencèrent légèrement à se mouiller, le plus dur allait passer… « Je devais devenir une geisha pour servir les clients et rembourser la dette de mon père. Je n’en sûs presque rien à propos de cette dette. Je devais seulement la rembourser. Alors, j’ai eu l’éducation là-bas. Une éducation basique pour lire et écrire…Aussi, les arts traditionnels étaient la base de mon éducation. J’ai appris tout ce que la jeune maiko que j’étais devait apprendre. C’est-à-dire, l’art du thé, les arrangements floraux – d’où vient ma passion. -, les danses, le chant… et plus. Cependant, je n’étais pas vraiment à l’aise avec tout ça. Les clients n’aimaient pas vraiment ma présence, disant que j’étais inutile. J’avais un ami là-bas qui me comprenait. Il s’appelle Yuki…Je dois le retrouver. Il me manque… Enfin ! Les patrons ont eu assez de ma maladresse et mon mise à la porte. Ils m’ont laissé ici, à Tokyo, sans rien. Je devais me débrouiller…et heureusement je vous ai rencontré, Hayato-sempai…» Elle prit une petite pause. « Voilà ce qui explique ma façon étrange de voir les choses et le peu de culture que j’ai à propos de ce nouveau monde qui s’offre à moi. Cependant, je suis sûre d’une chose, je ne veux pas retourner là-bas. Jamais. »

Souffla-t-elle, les derniers mots. Une boule s’était formée dans petit gorge. Senhime ne voulu plus retourner. Au début, elle ne voulait se retrouver seule, mais vu qu’elle savait qu’il y avait au moins une personne qui pourrait prendre soin d’elle, le temps qu’elle puisse se débrouillait, la rendait extrêmement heureuse. La jeune femme essuya une petite larme qui avait perlé au coin de sa joue. Elle releva son regard en direction de Hayato et sourit.

• Senhime_ « Alors, je te pris de m’apprendre le nécessaire pour que je puisse me débrouiller, oneigai shimasu ~ »

Lança-t-elle, pleine d’entrain en s’inclinant gentiment. Seny attendait la moindre réaction du jeune homme assis en face d’elle.