Petit dej' [Kanna, Arisu A TAAAABLE !!!]

Le soleil filtrant à travers son store, Inori se réveilla le coeur léger. Depuis qu'elle était dans ce nouvel appartement, elle revivait : elle n'était plus seule, dans un quartier un peu craignos. Elle ne pouvait pas se voiler la face, mais le niveau de vie de Kanna et ne serait-ce que le nom de cette dernière leur avait permis d'avoir un petit loft tout à fait respectable qu'elles louaient toutes les deux, en collocation avec une troisième jeune femme comme elles. Inori et Kanna, dès le départ, se l'étaient promis, de vivre au moins toutes les deux après le lycée. Et le hasard avait fait qu'Arisu s'était jointe à l'aventure. Pour Inori, c'était la fin de la solitude, et la certitude d'avoir un foyer chaleureux, des gens prêts à l'accueillir et au moins une personne à qui se confier en cas de coup dur, mais des coups durs, elle en accusait de moins en moins souvent.
Bien que le soleil commença à monter dans le ciel (elle le voyait derrière son store) elle ne se leva pas tout de suite, se lovant sous la couette bien au chaud au milieu de sa multitude de peluches aux couleurs acidulées.
Le réveil indiquant 8h, elle repoussa le duvet au pied du lit, ouvrit la lucarne et mit les deux pieds directement dans ses chaussons tout doux et alla vers la salle de bain pour une rapide toilette et enfiler une tenue confortable. Après tout, c'était dimanche. Alors elle enfila directement son survêtement avec le projet d'aller courir juste après. Elle se dirigea ensuite vers la cuisine avec le projet de faire un bon petit déjeuner pour toutes les trois (sans pouvoir s'empêcher de se demander si Arisu se joindrait à elles, parce que la jeune femme était adepte des sorties la nuit). Elle entreprit de réaliser une recette qu'elle avait trouvé sur Internet, des pancakes, ou la star des petits déjeuners outre pacifique. Inori avait au moins le mérite de bien savoir cuisiner, et en plus elle adorait ça, alors cuisiner pour les autres ne la dérangeait pas. Elle alluma, pendant ce temps-là, la télé avec le son tout bas pour ne réveiller personne et regarder d'un oeil les dessins animés du matin, une vieille habitude qu'elle avait gardé.
Quand tous les pancakes furent cuits, elle les recouvrit et alla s'asseoir sur leur canapé et ouvrit son ordinateur portable sur ses genoux pour consulter ses messages en attendant que Kanna se lève.

Il y a des matins comme ça où on se réveille avec une sacré gueule de bois, avec une de ces migraines qui vous fait vous promettre à vous même que plus jamais vous ne ferez la fête comme ça, et que plus jamais vous ne toucherez à une goutte d'alcool. Mais comme pour beaucoup de promesses que l'on se fait elles ne tiendront certainement pas plus de deux semaines, pourtant Arisu pour au moins la dixième fois depuis le début du moins se refaisait cette promesse. Elle ne se souvenait plus vraiment de comment elle était rentrée, mais se trouvait, malgré cette horrible mal de crane et envie de meurtre envers son réveil qu'elle avait malencontreusement oublié d'éteindre, tout de même heureuse de se rendre compte qu'elle se trouvait bien chez elle, dans son propre lit, mais qu'elle se trouvait surtout seul dans ce lit. Non, elle n'avait pas besoin en plus de se débarrasser d'un parfait inconnu alors qu'elle n'arrivait même pas à éteindre la foutue sonnerie stridente de son propre réveil.
Et ce ne fut qu'après une petite quinzaine de grognements de mécontentement et d'essais infructueux réunis en une vingtaine de minutes qu'elle se décida enfin à se redresser dans son lit. On ne pouvait pas dire que c'était particulièrement beau à voir, ce fut même totalement affreux, adieu les magnifique cheveux lisses bienvenue à la touffe totalement indomptable de cheveux ondulés. Elle n'avait même pas prit la peine de se démaquillée avant de se coucher et son visage semblait immonde sous cette couche de maquillage à moitié effacée par la nuit. Puis il y avait sa tenue... Bon sang, elle avait tout de même penser à se déshabiller puis à enfiler un pyjama, outil indispensable dans une collocation, bien que celui ci n'était pas vraiment dans le bon sens. Oui, dans l'ensemble, ce n'était pas trop mal, et bien sûr elle aurait put cacher tout cela avant de sortir de sa chambre, mais plus personne n'était choqué de son état dans cet appartement.
Ce fut donc le pas incertains, même carrément hasardeux, qu'elle entreprit de sortir de cet immonde bordel qui lui servait de chambre. Toute chancelante, elle fut guidée par cette petite odeur particulière de nourriture, qui lui donnait en même temps que l'eau à la bouche l'irrésistible envie de vomir tripes et boyaux. Charmante entrée en matière matinale, et pourtant, elle continuait sur la même voix arrivant presque aveuglée dans le salon. Foutus soleil, foutu mal de crane, foutu télé qui hurlait, foutu bouffe... Foutu alcool, et saloperie d'alcool... Bon sang il fallait vraiment qu'elle arrête avec ça, sinon elle finirait morte dans le caniveau comme tout vieil ivrogne qui se respecte. Un avenir charmant.

« 'Alut! »

Elle ne voyait rien dépasser du canapé, pas même une touffe de cheveux, mais elle n'avait pas non plus besoin de la voir pour savoir qu'elle se trouvait là. Oui, tous les critères étaient réunis: bouffe plus dessin animés à la télé plus heure matinale... Oui, Ino était dans le coin, et surement devant la télé, mais peut lui importait, elle n'avait pas d'autre but à ce moment là que celui de retrouver sa paire de lunette de soleil dans les tiroirs d'un meuble qui trainait là, juste à la rechercher d'une petite barrière contre ce soleil éclatant qui illuminait déjà un peu trop à son goût l'appartement.

« Tu peux baisser le son s'il te plait?! J'ai un mal de crane insupportable. »

Et voilà qu'elle faisait déjà sa diva, enfin une diva un peu particulière avec une jolie voix cassée... Mouais et puis il y avait ses foutus lunettes de soleil qu'elle ne trouvait jamais quand elle en avait besoin. Oui, elle aurait peut être mieux fait de se recoucher après avoir éteint son réveil au lieu de se décider à aller braver le monde dans cet état particulièrement ingrat de lendemain de beuveries... Ce qu'elle pouvait être idiote parfois, enfin c'était peut être due à des restes d'alcool qui lui trainaient encore dans les veines... Allez savoir.
Pauvre petite Arisu, qui traine ses pieds nus dans le salon, semblant porté tout le poids du monde sur ses épaules, il y aurait vraiment de quoi se demander où se trouve la jolie jeune fille pleine de grâce et de classe... Enfin, cela reste une vision que seule ses colocataires et quelques histoires d'un soir ont put voir. Mais peut importe car elle est déjà repartie à la recherche de ses lunettes de soleil dans un de ses multiples sac à main qui trainent partout, lunette qu'elle finira par trouver et poser sur son nez dans un soupir.

« voilà qui est mieux! »

Qu’y a-t-il de plus doux, de plus délicieux comme sensation que celle que l’on a lorsque l’on dort innocemment et en sécurité entre ses draps tout chaud et accueillant. Rien. Un peu avant la rentrée universitaire, Kanna avait enfin emménagé avec loin de la présence étouffante et culpabilisante de sa mère, loin de l’ignorance de son père, loin de son passé et de tout ce à quoi il faisait référence pour se retrouver enfin avec Inori, sa meilleure amie d’un an son aîné et… Arisu Otsune. Kanna ne connaissait rien d’Arisu et il faut dire qu’au début de leur colocation, la plus jeune des trois filles était plutôt sur ses gardes vis-à-vis de cette personne des plus étranges. Mais depuis deux ans, Kanna avait appris à s’habituait plus rapidement aux autres et il faut reconnaître que la personnalité très… ouverte de leur troisième colocataire avait aidé la jeune fille à l’apprécier même si elle avait toujours du mal à la cerner et à comprendre son choix de vie. Mais ce n’était pas Kanna, la fille la plus introvertie du monde, qui avait son mot à dire la dessus.
Bien lovée au fond de son lit, flottant encore dans les méandres de ses rêves, Kanna fut brutalement sortie de son sommeil dominical par une sonnerie stridente provenant de la pièce voisine. Le réveil d’Arisu ! Pourquoi diable avait-il fallu qu’elle oublie de l’éteindre ? Et vu qu’il continuait de chanter son irritable mélodie matinale, la jeune fille ne devait pas être rentrée de sa soirée bien arrosée… Le visage enfoncé dans son oreiller moelleux, Kanna tenta de dissimuler le bruit assourdissant pour retourner dans son sommeil mais cela ne servit à rien. Dans un grognement non dissimulé, la jeune fille se balança sur le côté pour se retrouver face au mur commun de leurs deux chambres et jeta un regard qui, s’il avait pu traverser l’épaisse couche de plâtre et de parpaing, aurait sans doute pétrifié quiconque se trouvait dans l’autre pièce. Comme pour répondre favorablement à sa menace, l’horrible sonnerie prit fin subitement. Toujours dans la même grâce, la jeune fille se balança dans l’autre sens pour se retrouver le ventre contre le matelas et la tête dissimulée dans l’oreiller. Enfin… Elle pouvait enfin se rendormir et profiter encore un peu de ce fabuleux dimanche matin. Oui enfin ce fut sans compter sur la délicatesse de sa voisine de chambre à sortir de son lit puis de sa chambre pour enfin atteindre la pièce commune aux trois filles. Kanna grommela quelque chose d’incompréhensible dans son coussin avant de se retourner pour respirer et constater qu’Arisu était effectivement dépourvue de toute discrétion vu la façon dont elle s’appliquait à retourner tout le loft pour retrouver sa paire de lunette. Avec nonchalance, la jeune fille envoya balader sa couette au bout du lit à coup de pied puis se roula en dehors en grommelant de plus bel. Glissant péniblement ses pieds dans ses chaussons molletonnés, Kanna rajusta son pyjama sans beaucoup de conviction et se traîna doucement hors de sa chambre. Se frottant les yeux pour les aider à s’ouvrir, elle passa silencieusement à côté d’Arisu sans lui adresser un regard, dans un bruit de pantoufles qui raclent sur le sol, un épi dans les cheveux les faisant rebiquer à l’arrière. A peine eut-elle aperçu son amie Inori sagement assise dans le fauteuil, devant son ordinateur à pianoter, qu’elle se laissa tomber à côté de la jeune fille avant de l’attraper par la taille et de poser sa lourde tête sur ses genoux.

~ Bonjour Ino chan !

En règle générale, Kanna n’était pas une fille du matin. Lorsqu’elle habitait encore dans la maison familiale, elle ne faisait aucun effort pour paraître agréable au reste du monde. Cela dit, le simple fait d’habiter sous le même temps que sa meilleure amie, la faisait en général sourire dès le matin et, même si elle restait bien souvent muette pendant le petit déjeuner, elle ne se montrait pas pour autant désagréable comme elle avait pu l’être chez elle.
Une légère odeur vint lui chatouiller les narines alors qu’elle se décollait d’Inori, une odeur agréable et qui lui rappela que son estomac réclamait sa part de nutriment journalier. Se frottant de nouveau les yeux, la jeune fille articula mollement sa demande.

~ Qu’est ce qui sent bon comme ça ?

Et oui, même si elle était de bien meilleure humeur en présence de son aînée, elle n’était toujours pas pour autant une fille du matin, et parlait était une chose difficile à faire car elle engendrait forcément une réponse de l’autre donc un travail cérébral pour analyser les mots.

Autant Inori aimait beaucoup sa nouvelle colocataire, autant elle n'était pas la dernière à avouer qu'elle était bien heureuse de ne pas avoir à partager la même chambre qu'elle tant y régnaient désordre et chaos, restes de soirées mal finies, linge sale et qu'en sais-je. Inori et Kanna, au contraire étaient toutes les deux des maniaques du rangement et Inori passait même au moins une heure par jour à ranger ce qui traînait dans sa chambre, faire les poussière et etc. Avant, elle rangeait aussi leurs pièces communes, mais le désordre finissait par envahir certains endroits stratégiques comme la table basse du salon, et le fameux « plat de l'entrée » dans lequel les filles déposaient tout le trop-plein contenu dans leurs poches. Et plus le temps passait, plus il gagnait du terrain.
A présent, Arisu sortait tout droit de sa chambre, dans l'état dans lequel on pouvait se trouver après une fête. Inori l'avait expérimenté à ses dépends quelques jours plutôt, sans en parler à personne, surtout pas à Kanna. Malade au lit, elle avait prétexté une indigestion pour ne pas se lever, et rester dans le silence et le noir le plus complet. Évidemment, son escapade nocturne n'avait pas pu échapper à Arisu, cette dernière avait trop d'expérience en matière d'état post-fête pour croire aux prétendus déboires digestifs d'Inori. A sa demande, Inori baissa le son du poste de télévision, c'est à dire qu'il était déjà si bas qu'elle le coupa carrément pour n'en avoir plus que l'image. Elle regarda sa colocataire chercher ses effets, en l'occurrence, ses lunettes de soleil, de manière hasardeuse, et lui fît un petit sourire quand leurs regards se croisèrent. Elle n'osait pas l'interroger sur sa nuit (il y avait certains détails qu'elle ne préférait pas savoir) et de plus, n'osait pas lui parler tout court, se doutant qu'Arisu devait souffrir d'un horrible mal de tête et qu'elle ne devait pas non plus être d'humeur pour écouter ses questions et encore moins pour y répondre. Et c'est Kanna qui lui tomba dessus tandis qu'elle continuait à traîner de blogs en blogs et de forums en forums. Inori aimait beaucoup traîner sur internet, mais pour Kanna, elle repoussa son ordinateur pour qu'elle puisse poser sa tête sur ses genoux. Les deux amis avaient fini par devenir très tendres l'une envers l'autre. Inori passa sa main dans les cheveux de Kanna pour les démêler avec ses longs doigts fins et en aplatir les épis.

- Bonjour Kanna-Chan. Bien réveillée ?

Elle eut un petit rire cristallin quand sa cadette lui demanda avec sa voix du matin encore endormi ce qui sentait bon dans la pièce. En refermant de capot de son ordinateur, Inori lui répondit :

- J'ai trouvé une recette de pancakes sur internet et j'ai voulu essayer ce matin !

Elle n'avait jamais expérimenté ce petit déjeuner, mais elle en avait entendu parler en bien par les gens de sa promotion à la fac qui avait eu la chance de pouvoir passer un an en Angleterre dans le cadre de leurs études.

- Ca vous dit d'en manger ce matin ?

Cette dernière question, elle la posa un peu plus fort, exprès pour qu'Arisu l'entende, parce que bien entendu, elle avait préparé cela aussi pour elle, bien qu'elle ne s'attendait pas à grand chose de plus qu'un grognement de sa part.

S'il existait bien une chose qu'elle n'aimait pas faire en règle général c'était bien de devoir courir après ses propres affaires dès le matin... Chose assez surprenante quand on avait l'honneur de voir l'immense bordel qui encombrait son espace vitale, et cela valait aussi bien pour sa chambre que pour la panoplie de sac main qui s'empilaient dans ce minuscule placard qui devait lui servir de garde robe. Oui, il fallait l'avouer, si elle n'aimait pas vraiment chercher ses affaires, elle ne faisait pas non plus énormément d'efforts pour se débarrasser de cette mauvaise habitude qui lui mener la vie dure tous les matins. Oui, elle n'avait toujours pas trouver ses lunettes, c'était un fait elle devait surement les avoir égaré ou posé quelques part sans penser à les reprendre, et elle avait finalement définitivement arrêter les recherches, elle en achèterait certainement une autre paire quand elle se déciderait à sortir, mais ce n'était assurément pas pour tout de suite! Non pour ce matin, elle se contenterait tout bêtement de baisser les stores, bien sûr elle se fichait pas mal de l'avis des deux jeunes filles qui se trouvait à présent sur le canapé sur le moment leur avis était d'ailleurs le cadet de ses soucis, et égoïstement elle ne pensait qu'à soulager ce mal de crane ou encore cette nausée qui la prenait dès qu'elle approchait d'un peu trop près le plat fumant qui trônait sur la table. Non merci, très peu pour elle...
Ce qu'il lui fallait c'était tout autre chose, peut être une aspirine mais surtout un bon café histoire de lui garder les deux yeux ouverts. Juste un petit café pour lui faire oublier les remontés acides qui lui torturé le système digestif, juste un café et peut être irait elle mieux... C'est beau l'espoir n'est ce pas?! Mais après tout si ce même café ne passait pas, elle pourrait toujours se servir de cette excuse pour allez se recoucher... Bien sûr l'excuse n'était pas tant pour les autres que pour elle, c'était juste un prétexte pour lâcher l'affaire et repartir lâchement vers le pays des ours multicolores. C'était d'ailleurs peut être la meilleur chose à faire et pourtant elle restait là debout face à la cafetière vide en se demandant où pouvoir bien se trouver les filtres et le café. Il y avait parfois de quoi se demander si elle vivait bien là. Il fallait aussi dire qu'elle n'était que très rarement chez elle le matin, et que la fainéantise la poussait bien trop souvent à compter sur les autres habitantes ou bien tout simplement à passer s'acheter quelques chose à manger ou encore un café dans le premier restaurant qu'elle croisait.
Mais ce n'était pas nouveau, elle avait toujours eut ce gène de la faignasse, il avait juste tendance à prendre de plus en plus d'ampleur avec les années... Tout comme celui de la fétarde... Mais à ce moment là, il devenait de plus en plus urgent pour elle de s'enfiler une ou plusieurs tasses de ce foutu cafés et d'en sentir l'odeur à la place de cette des pan cakes qui lui soulevait le cœur. Posant sa tasse sur le rebord du plan de travail, elle se décidait enfin à chercher les choses correctement ouvrant placard et tiroirs pour ensuite les entendre claquer en les refermant. Les oreilles bourdonnent mais c'est surtout sa tête qui en pâti, un peu de douceur Arisu ça n'a jamais tué personne mais ta violence matinale pourrait bien finir par te faire tomber dans les pommes!

« Foutu café! Ou est ce que tu te cache saloperie... »

Le langage peu chatié prononcé dans la voix peu accueillante d'une Arisu tout aussi peu matinale pouvait déjà faire comprendre à son entourage que le premier qui aurait l'audace de venir l'ennuyer serait condamner sans vraiment avoir une chance de s'en sortir à aller manger les pissenlits par la racine... Mais elle finirait bien par les trouver ces maudits filtres et cette saleté de boîte de café moulu.

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