Sakae avait chaud, son cœur agité de palpitation, son corps frissonnant, ses mains tremblantes et ses yeux fiévreux… Le jeune homme pousse un gémissement en ayant un imperceptible mouvement de tête. S’il rêvait? Ça, oui. Mais assurément pas à ce que vous croyez. Il était debout dans une rue étrangement unidimensionnel, comme si les bâtiments l’entourant était fait de carton et maintenu en place par des bouts de bois. Les yeux levé vers le ciel, il voyait des cubes et des rectangles colorés tomber sur lui. Et oui, aussi stupide que cela pouvait paraitre il rêvait qu’il était pris au piège dans un jeu de Tetris. Il courait d’un côté à l’autre, essayant d’éviter les formes géométriques. Le souffle court, il se fit écraser, sentant, pressé douloureusement contre sa joue, des dizaines de petits cubes qui s’enfonçaient dans sa chair. Rêve débile et sans signification? Oh non.

Sakae s’était tout simplement endormis sur son clavier, les touches E, D, C, V, F, R ,T, H, N, 3, 4, 5 et 6 contre sa joue droite. L’écran allumé bourdonnais, un écran de veille aux lignes psychédéliques ayant remplacé la chat box de son forum de discutions. Le garçon dormait profondément, un souffle fort et régulier s’échappant d’entre ses lèvres entrouvertes. Ses yeux était soulignés de maquillages, le geek ayant oublié de le retiré, donnant l’impression qu’il était profondément cernés. Il avait été incapable de s’endormir la veille et en voilà le résultat.

Pourquoi cette insomnie? Parce que le jeune homme avait écouté un documentaire à la télévision, tard ce soir là. Un documentaire sur les incendies et les façons de s’en protéger. Bien sûr, les animateurs affirmaient que le détecteur de fumée était le moyen le plus efficace de sauver des vies. Mais ils apportaient également un fait inquiétant sur ces alarmes incendie : malgré leurs stridulations aiguës, ces détecteurs ne sont pas en mesure de réveiller les enfants. Il semblerait que les petits entrent, lorsqu’ils dorment, dans une phase profonde de sommeil qui les empêche de percevoir les cris pourtant agressant de ces alarmes. Sakae n’avait pu s’empêcher d’aller jeter un coup d’œil aux nombreux détecteurs de fumées qui parsèment leur petit appartement. Bien qu’il y en ait un dans quasiment chacune des pièces de leur petit habitats et qu’ils changent leur batteries régulièrement, il ne pu s’empêcher de les regarder avec effroi, se demandant s’il parviendrait à les entendre une fois endormis… Ou si Atsumi les entendrait, lui. Une petite voix dans son esprit tentait de le résonner : « Ce ne sont que les enfants qui ne les entendent pas. Un adulte a des ondes cérébral différentes, impossible qu’il les manques ». Oui, mais… mais s’ils avaient gardés leurs ondes cérébral d’enfant? Il est difficile de réveiller Sakae une fois qu’il a fermé les paupières… « C’est impossible voyons! Comme si vous étiez les seules exceptions au monde! »

Il n’est pas du genre du jeune homme de paniqué pour si peu. Mais le manque de sommeil des derniers jours avait affaibli son esprit et sa faculté de raisonnement. Il avait, en effet, essayé de passer au travers de son jeu vidéo de Naruto, ne s’arrêtant que pour aller aux toilettes, mangeant suçon et morceaux de chocolats et buvant à une bouteille d’eau. Il avait quelques jours de congé de l’université et il comptait bien en profiter.

Un début d’angoisse au creux de l’estomac il était allé dans la cuisine, couper le gaz. Il avait ensuite vérifié que rien d’inflammable ne se trouvait près des sources de chauffages. Mais ce n’étais pas assez, il se sentait comprimé, effrayé. Il était entré dans la chambre de son frère quelques secondes à peine, simplement pour vérifier qu’il était là, qu’il dormait paisiblement.

Il était allé dans sa chambre et s’était assis, bien droit, sur son lit. Les jambes croisées, les mains sur les genoux, le regard fixé sur le mur. Son regard s’était posé sur les tablettes de bois, pliant sous le bois des mangas qu’elles soutiennent. Une fois ou d’eux, il avait nerveusement regardé autour de lui, ayant juré avoir vu la lumière vaciller comme des… Il se lève d’un coup. Rester assis là ne servait à rien! Et son esprit lui jouait des tours, il devrait aller se coucher. Il se changea rapidement, enfilant son pyjama du moment (un t-shirt bleu électrique ainsi qu’une paire de boxer noirs) et s’étendit entre les draps, chacun de ses muscles tendus comme les cordes d’une guitare. Comme si souvent depuis des années, le sommeil le fuyait. Avoir voulut, il aurait pu l’attraper et l’obliger à venir vers lui, mais il ne le désirait pas vraiment. Que verrait-il une fois les yeux fermés, dans l’état ou il était présentement? Non, il ne voulait pas ça. Il inquiétait déjà suffisamment Atsumi en débarquant dans sa chambre au beau milieu de la nuit pour aucune raison. Il ne faudrait pas qu’en plus il raconte ce qu’il avait entendu, cela ne ferait qu’inquiéter son petit frère aussi. Il s’était redressé lentement, soupirant longuement. Il avait fait ce qu’un geek comme lui fait toujours en cas de problème : il a ouvert son ordinateur. Après une partie de Tomb Raider d’une heure ou deux, il était allé parler à ses copains internautes sur son forum de discutions préféré. Comme d’habitude, la compagnie de Lord_Aldebert018 et de Shinobu/dono lui fit le plus grand bien. Ces deux là parvenaient toujours à lui changer les idées avec leurs bavardages incessants et leurs disputes à tous sujets. Qu’il se connecte à n’importe quelle heure, ils sont là. C’est à croire qu’ils ne dorment jamais! Et au fil de la discutions, le garçon s’écroula tout bonnement de sommeil, la tête première sur le clavier, son visage et sa main envoyant un dernier message incompréhensible sur la chatbox. « rgfdtserh » Lord_Aldebert018 et Shinobu/dono s’en inquiétèrent, mais Sakae était déjà dans les bras de Morphée.

Tout à son sommeil réparateur, quoi que troublé de rêves idiot, il n’entendit pas l’appel de son frère de l’autre côté de la porte. Il se contenta d’un léger froncement de sourcil appuyé d’un gémissement avant de retourner dans l’immobilité du repos. L’une de ses mains, appuyer contre le clavier, tout près de son visage, a de légères convulsions. L’autre pend dans le vide, ne bougeant qu’au rythme du balancement du bras. Ont pourrait, à la limite, croire qu’il est mort d’une soudaine attaque cardiaque. Loin de toute inquiètude, de toute peur. Loin de tout danger.