La vie de Yuki est un long fleuve tranquille. Du moins, jusqu’à aujourd’hui. Il a eu une enfance calme et paisible en province. A vrai dire, il est ce qu’on appelle le petit dernier de la famille, alors le chouchou de la maman, le petit frère adoré des deux grandes sœurs et le fils inespéré du papa. Donc oui, son enfance est un parfait exemple de tranquillité. A l’école primaire, il était le copain idéal et l’amoureux idéal. Qu’on s’explique, il n’était jamais le dernier à faire des bêtises, était doué pour trouver des coups foirés, ce qui en faisait l’ami de tous les garçons. Mais il savait aussi dénicher la plus belle fleur, s’occuper d’un petit chaton abandonné, ce qui en faisait également l’amoureux idéal pour toutes ces petites demoiselles. Au niveau de sa scolarité, il n’était pas mauvais élève mais avait tendance à choisir ses matières. Il décida de détester les maths et, dès lors, n’y comprenait plus rien. Ce que Yuki préférait, c’était les cours de langues, de littérature ou d’histoire. Bref, un vrai littéraire en herbe.
Au lycée, il se découvrit une autre passion : les animaux. Euh oui, c’est un peu bizarre dit comme ça. Disons qu’avant, pour lui, un chat, c’était un chat, point. Et au lycée, il a compris son erreur ! Les animaux sont bien plus parce qu’ils sont là pour vous réconforter. Premier chagrin d’amour pour Yuki, premières larmes. Mais bien sûr, pas question de pleurer devant sa mère ou de se faire consoler par ses sœurs. En s’enfermant dans sa chambre, il n’avait pas remarqué le chat de sa sœur installé confortablement sur son lit. Pour la première fois, il le caressa et sentit son chagrin diminuer, réconforté par cette présence animale. Chat qui, jusque là, n’était bon qu’à foutre des poils partout. A partir de là, il commença à s’en occuper comme une mère s’occupe de son enfant. Ses parents ne dirent rien ; d’après sa mère, cela lui « permettait de comprendre le sens des responsabilités ». Au lycée, il continuait à exceller dans les matières littéraires ; les maths, cela faisait longtemps qu’il avait abandonné. Il était plutôt bien intégré, rarement seul. Mais, très vite, il commença à s’intéresser à Nagisa. Aoki Nagisa. Vous savez, ce genre de mec qui ne parle presque jamais, qui est tellement discret qu’on en oublie parfois jusqu’à sa présence et qui passe sa vie sur son PC. Ceci mis à part, il était sympa et souriait souvent. Alors Yuki commença à lui parler et découvrit en lui un ami. Le jeune homme se mit même en tête de le décoller de son PC, débarquant parfois à l’improviste chez lui pour lui faire « prendre l’air ». Cette amitié dura jusqu’à l’obtention de leur diplôme ... et même après. En effet, les deux petits provinciaux décidèrent tous deux de continuer leurs études à Tokyo, si bien qu’ils ont gardé contact même en entrant à l’université. Bien sûr, ce n’était pas tout à fait le même train de vie puisque Yuki opta pour des études littéraires alors que Nagisa s’intéressait de plus en plus à l’informatique. Evidemment, qui dit loyer à payer, dit petit boulot. Yuki se fit engager dans une petite animalerie, s’assurant ainsi un salaire. D’autant que son patron ne cesse de répéter qu’il ne le licencierait pour rien au monde, étant aussi à l’aise avec les animaux qu’avec les client(e)s. Bref, la vie de Yuki n’est pas bien passionnante, pas d’infos croustillantes dont pourraient s’emparer les Gossip Boys, nom qui lui est vaguement familier.

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